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Accueil > Voyages > France > Normandie > Grimper au sommet du phare de Gatteville

Normandie

Grimper au sommet du phare de Gatteville

publié par Cotad
Août 7, 2025 75 0 0
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Dernière mise à jour le 8 août 2025

Ce matin d’août, j’ai emmené mes filles au bout du Cotentin, tout près de Barfleur. Objectif : grimper les 365 marches du phare de Gatteville, l’un des plus impressionnants de France. Ici, la mer est partout. Et face à elle, une colonne de granit s’élève vers le ciel depuis plus de 190 ans.

Il est 10h. L’air est frais mais le soleil perce. Depuis le parking, on aperçoit déjà le phare. Massif. Sérieux. Imposant. Haut de 75 mètres, c’est le deuxième plus haut d’Europe, juste derrière celui de l’île Vierge, en Bretagne. Le phare compte 365 marches, 52 fenêtres et 12 niveaux : autant de jours, de semaines et de mois que compte une année. Une symbolique parfaite pour en faire un jeu avec les enfants. Combien de fenêtres avez-vous comptées ? Combien de paliers ? On peut s’amuser à tout noter, comme un petit rituel pendant la montée.

Le phare de Gatteville en Normandie
Le phare de Gatteville en Normandie

Monter les 365 marches du phare de Gatteville…

Avant même d’attaquer l’ascension, on entre dans la base de la tour. Sur les murs, une liste rappelle les noms de tous les gardiens qui ont veillé ici. Une façon simple et touchante de rendre hommage à ces hommes de l’ombre, qui montaient autrefois les marches pour allumer la lampe, régler les lentilles, faire vivre le phare.

La montée commence. En réalité, le phare compte 349 marches en colimaçon, toutes identiques, et quelques escaliers supplémentaires au pied et tout en haut pour atteindre la plateforme. Pour ceux qui, comme nous, ont l’habitude de grimper les 330 marches de la cathédrale de Strasbourg, la comparaison est parlante. Ici, c’est un peu plus haut, mais le rythme est similaire. Il faut compter entre 10 et 15 min d’ascension.

L'escalier du phare de Gatteville

… et gagner une vue imprenable sur le Cotentin et la Manche

On se croise avec des familles, des cyclistes, des couples de retraités. Chacun à son souffle. Ma fille de quatre ans et demi grimpe sans râler. À l’intérieur, quelques ouvertures laissent entrer la lumière et on peut s’y glisser pour laisser passer les autres visiteurs. L’escalier est sobre, brut, fonctionnel. On sent que l’endroit n’a pas été pensé pour le confort.

En haut, l’effort est récompensé. Le panorama est époustouflant. D’un côté, le Val de Saire. De l’autre, la Manche à perte de vue. Les bateaux paraissent immobiles. Les gens en bas sont minuscules. On dirait des fourmis. Le vent souffle fort mais pas trop. On se sent en équilibre entre ciel et mer.

Vue depuis le sommet du phare de Gatteville
Vue depuis le sommet du phare de Gatteville
Vue depuis le sommet du phare de Gatteville

Histoire du phare de Gatteville

Le phare actuel date de 1835. Il remplace un premier phare, construit juste à côté, entre 1820 et 1825. Ce dernier, haut de 25 mètres seulement, s’est rapidement révélé insuffisant pour assurer la sécurité des navires. Les épaves étaient nombreuses dans le raz de Barfleur, un passage maritime redouté des marins. Il fallait voir plus loin, plus haut. La décision est prise de construire une nouvelle tour, bien plus élevée.

Le chantier est confié à l’ingénieur Charles-Félix Morice de la Rue, qui conçoit une tour monumentale, répondant aux exigences techniques et maritimes de l’époque. Les travaux commencent en 1829 et durent six ans. La tour, haute de 75 mètres, repose sur une base carrée massive. Elle est construite en granit bleu de Fermanville, une pierre extraite localement, dense et résistante aux embruns. Chaque bloc est taillé avec précision, assemblé à la main. Aucun mortier : le poids et l’emboîtement parfait suffisent à tenir l’ensemble. C’est un exploit technique pour l’époque.

Jusqu’aux années 1980, le phare est gardé. Il fonctionne d’abord à l’huile, puis à la vapeur de pétrole, avant d’être électrifié. Le faisceau lumineux, aujourd’hui automatisé, porte jusqu’à 50 km en mer. La lentille de Fresnel, encore en place, pivote sur un bain de mercure pour assurer une rotation fluide.

La lentille du phare de Gatteville

Le phare est encore en activité, même s’il n’a plus de gardien. On aperçoit toujours la première tour, accolée au nouveau phare. Elle servait alors de logement pour les gardiens. Le site est aujourd’hui classé monument historique. On visite le phare, mais aussi l’ancien bâtiment d’exploitation.

Infos pratiques pour visiter le phare de Gatteville

La visite est rapide mais marquante. L’entrée coûte 3,50€ pour les adultes, 1,50€ pour les enfants. On peut se garer juste à côté. Pas de toilettes sur place, il faut aller dans le village. En été, le phare est ouvert tous les jours. Hors saison, il vaut mieux vérifier les horaires avant de venir.

Une expérience inoubliable en famille

Gatteville, c’est l’une de ces visites simples et fortes, qu’on n’oublie pas. Parce qu’on a gravi quelque chose. Parce qu’on a pris un peu de hauteur. Parce que la mer, vue d’en haut, ne raconte jamais la même histoire.

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A propos de ce site

Strasbourgeois amoureux de ma ville, je partage en photos mes découvertes touristiques à Strasbourg, en Alsace et dans le reste du monde.

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